Métro – 23 octobre 2014

Zombies protest delays at the Rental Board / Des zombies pour protester contre les délais à la Régie du logement

Une cinquantaine de personnes se sont transformées en zombie le temps d’une manifestation au centre-ville de Montréal jeudi matin, pour protester contre les longs délais à la Régie du logement.

«L’idée, c’est que ça fait tellement longtemps que les gens ont déposé leur plainte à la Régie qu’ils doivent revenir de la mort pour assister à leur audience», a expliqué Claire Abraham, organisatrice communautaire au Projet Genèse.

Zombies protest delays at the Rental Board / Des zombies pour protester contre les délais à la Régie du logement

Des zombies pour protester contre les délais à la Régie du logement. (Yves Provencher / Métro)

Projet Genèse et d’autres groupes de défense des droits des locataires déplorent que les délais moyens soient de presque deux ans pour obtenir une audience pour une «cause civile générale», ce dans quoi tombent 85% des plaintes de locataires. Cela inclut notamment des plaintes pour des moisissures, de la vermine, du chauffage inadéquat ou des réparations non effectuées.

«Même si les causes sont censées être traitées plus rapidement lorsque la santé ou la sécurité du locataire est en danger, on constate que ce n’est pas toujours le cas et il y a des gens qui sont restés deux ans dans leur logement insalubre», a souligné Mme Abraham.

Les organisations de locataires en ont contre le système de traitement des plaintes, qui donne la priorité à celles pour non-paiement de loyer. «Si tous les types de plaintes étaient traités sur un pied d’égalité, le délai serait de 4,6 mois», a fait valoir Mme Abraham.

Les organisations de locataires en ont contre le système de traitement des plaintes, qui donne la priorité à celles pour non-paiement de loyer. «Si tous les types de plaintes étaient traités sur un pied d’égalité, le délai serait de 4,6 mois», a fait valoir Mme Abraham.

«Cette façon de traiter les demandes à la Régie du logement fait en sorte que, dans les faits, on fait primer les intérêts économiques, les profits des propriétaires, sur la santé, la sécurité et la qualité de vie des locataires», a de son côté réagit Manuel Johnson, avocat aux Services juridiques communautaires de Pointe-Saint-Charles et de la Petite-Bourgogne.

«Il faut que les causes de non-paiement de loyer soient traitées en urgence, estime au contraire Hans Brouillette, directeur des communications à la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ). Plus ça prend du temps avant de pouvoir évincer un locataire, plus les propriétaires perdent de l’argent qu’ils ne sont pas certains de pouvoir récupérer à la fin.» Il estime que les locataires fautifs disparaissent souvent ou ne sont pas solvables, alors que les propriétaires reconnus coupables sont presque toujours en mesure de dédommager les locataires lésés en bout de ligne.

Le ministre des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire, Pierre Moreau, se dit conscient qu’il faut travailler à réduire les délais à la Régie et s’est engagé à revoir les façons de faire. Il a déjà annoncé la nomination de quatre greffiers spéciaux qui entendront les demandes non-contestées de recouvrement de loyer et de résiliation de bail. «Nous continuons de travailler étroitement avec la Régie du logement à la recherche de solutions», a fait savoir son attachée de presse, Catherine Poulin.

Roxane Léouzon

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