Les Actualités – 17 avril 2014
(In French)
Projet Genèse a décrié à quelques jours des élections l’absence de débat ou d’enjeu électoral autour des délais importants à la Régie du logement.
Claire Abraham, organisatrice communautaire, espérait que les candidats et les partis prennent position «pour assurer une gestion efficace et équitable de la Régie du logement, de sorte à assurer un réel accès à la justice pour tous et pour toutes».
Sous le gouvernement péquiste qui a duré 18 mois, les délais d’attente ne se sont pas résorbés. En 2012-2013, le délai d’attente moyen pour des causes civiles générales était de 20,7 mois, «c’est pire que jamais», dit-elle, et cette contre-performance a pourtant échappé à l’examen du public.
«Nous voyons tous les jours les impacts sévères qu’ont ces délais d’attentes sur les locataires. Ils doivent endurer des logements mal chauffés, moisis ou insalubres pendant la période d’attente. C’est inacceptable», a déclaré Fred Burrill, organisateur communautaire au POPIR-Comité Logement.
La Régie du logement est la seule instance judiciaire où les locataires peuvent faire valoir leurs droits.
«Le gouvernement doit dégager un budget pour permettre l’embauche de 20 régisseurs supplémentaires pour entendre ces causes en moins d’un an! Et un an, c’est long dans un logement qui compromet la santé et la sécurité des locataires», souligne Mme Abraham.
«Nous avons fait part de nos préoccupations et demandes à Luc Harvey, président de la Régie, mais il nous a répondu seulement que la Régie fait tout en son pouvoir pour améliorer les délais. Pour nous, ce n’est pas assez.»
Les groupes logement, dont le Projet Genèse et le POPIR-Comité Logement, revendiquent depuis plusieurs années des changements majeurs : ils demandent que tous les cas soient entendus sur une base de premier arrivé, premier servi, à l’intérieur de trois mois.
Lutte contre l’itinérance
Comment le gouvernement libéral abordera-t-il les problèmes d’itinérance?
À quelques jours de l’assermentation du gouvernement libéral, Pierre Arcand, député réélu dans Mont-Royal, a bien voulu répondre à notre question en entrevue.
Ouvrons une parenthèse, car M. Arcand a été saisi par des citoyens d’un cas particulier où un octogénaire, Sydney Dorfman, a été par deux fois victime à son domicile sur la rue Bedford de vol et d’agression armée par un agresseur récidiviste, Patricia Simmons, 47 ans, sans domicile fixe ni emploi.
Sans pour autant nier que l’itinérance existe ailleurs au Québec, M. Arcand souligne que le problème est sans doute beaucoup plus aigu dans la région de Montréal.
Sous le gouvernement Charest, les Libéraux avaient amorcé la lutte à l’itinérance. La stratégie tournait autour des questions du logement, de services de santé plus efficaces. Selon M. Arcand, il faut continuer de travailler en ce sens-là, en incluant de l’aide socioprofessionnelle.
Sous le gouvernement Marois, le financement n’a pas suivi.
«M. Couillard a demandé que le vérificateur général nous donne l’état des finances publiques. Il est clair que la lutte à l’itinérance fait partie des choses importantes», a-t-il dit.
Mais le gouvernement devra travailler avec le maire de Montréal dans ce dossier. «C’est déjà dans les priorités du maire de Montréal et il a demandé au gouvernement du Québec de l’aider dans ce sens-là», a dit M. Arcand.