Métro – 5 novembre 2014

(In French)

2014-1105 metro loyers

Pas moins de 46% des locataires du quartier Côte-des-Neiges dépensent plus de 30% de leurs revenus pour se loger, selon des données dévoilées lundi par le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU).

Parmi ceux-ci, 15% dépensent même 80% de leurs revenus pour se loger, déplorent les organismes d’aide aux locataires, qui demandent plus de logements sociaux.

François Saillant, coordonnateur du FRAPRU (Photo: Chantal Lévesque, Métro)

François Saillant, coordonnateur du FRAPRU (Photo: Chantal Lévesque, Métro)

«Si la situation est désastreuse au Québec et à Montréal, elle est carrément misérable dans Côte-des-Neiges», a déclaré François Saillant, coordonnateur du FRAPRU, en se basant sur des données du recensement de 2011.

Le FRAPRU explique ces résultats par un revenu médian très faible (2800$ sous la moyenne montréalaise) et par des loyers 32$ plus élevés que la moyenne. En outre, le revenu médian n’a augmenté que de 4,5% entre 2006 et 2011 alors que les loyers ont crû de 10,3% pendant cette période.

Cela touche particulièrement les immigrants comme Porage, arrivé du Bangladesh il y a environ deux ans. Après un accident de travail dans un restaurant,l’homme est en arrêt de travail, a épuisé l’assurance chômage. «Pour payer mes 280$ de loyer, j’emprunte à des amis mais cette situation ne pourra pas durer et je risque de me faire mettre à la porte de mon logement», raconte l’homme.

«Cette situation du quartier est un scandale, surtout si l’on considère la vétusté du parc locatif», a ajouté Christopher Schwartz, organisateur communautaire au Projet Génèse, un organisme d’aide du quartier.

Chaque année, l’arrondissement reçoit 2000 plaintes de locataires pour des logements en mauvais état. Dans 50% des cas, il s’agit de travaux d’entretien non effectués par le propriétaire, alors que 30% des plaintes sont liées à des problèmes de chauffage, de moisissures ou de punaises de lit.

Mathias Marchal

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